Le lundi 3 mai 2021, débute la première étape du déconfinement avec la fin des restrictions de déplacement. Le mercredi 19 amènera une autre phase de desserrement des contraintes avec un couvre-feu repoussé de 19 à 21 h.
Une période propice à des éloignements de Châtellerault s’offre alors au chasseur d’images amateur. L’observation des oiseaux rendue difficile dans des arbres ayant retrouvé leurs feuilles, il va s’attacher à regarder à ses pieds. Cette pratique, tout en soulageant des cervicales douloureuses, l’amène à s’intéresser aux végétaux bordant les rues et autres lieux. Leur identification nécessitera un recours systématique à l’application iNaturalist. Au bout d’un mois, le nombre total de ses observations dépassera 600. La gent ailée continuera toutefois à agrémenter épisodiquement ses sorties.
Ainsi, le 7 mai, des hirondelles de fenêtre sont observées dans la rue Sully. Elles œuvrent à la fabrication de nids sous les avancées des toits du collège Saint-Gabriel.
Les jours suivants, malgré une présence manifestée par leurs chants, elles ne font pas l’objet d’images exploitables. Le lendemain, 8 mai, dans l’après-midi, chaperonné par Philippe Bellin, le photographe, recense quelques plantes avec un intérêt particulier pour l’ancolie, découverte près d’un bosquet de la plaine Baden Powell.
Le 10 mai, l’installation récente de la passerelle permet un accès réglementé à l’île Cognet. Des consignes sanitaires sont affichées à chaque extrémité du passage. Depuis l’îlot, les bords de la Vienne et le pont Henri IV sont photographiés sous plusieurs angles.
Huit jours plus tard, une montée des eaux offrira une perspective nouvelle sur les tours du pont avec une submersion de la partie sud de l’île restant accessible. Des clichés de végétaux y sont réalisés : consoude officinale, iris des marais et viorne obier.
Le 12 mai, lors d’une courte promenade à Châteauneuf, le site de la Manu paraît particulièrement animé avec des jeunes au skate-park et devant l’école de cirque.
Sur le quai occidental du canal, quelques plantes sont identifiées : achillée millefeuille, centaurée et passerage champêtre. Derrière la Forge, une bergeronnette grise est surprise alors qu’elle éduque une juvénile.
Le 15, depuis le pont Henri IV, un manège similaire est observé sur un tronc flottant. Après avoir nourri deux oisillons, une autre bergeronnette semble les inviter à s’envoler. Cette observation est faite lors d’une sortie post-méridienne consacrée à un exercice photographique original du pont depuis le jardin du château. Certaines prises de vue sont immédiatement postées sur Instagram.
Le 16 mai, malgré un temps menaçant, lors d’une longue promenade, avec des sous-bois couverts de fougères, la forêt propose un menu composé de papillons et de végétaux.
Outre l’identification de nouvelles fleurs, l’accouplement de deux aurores est surpris.
Le 20 mai, avec une météo favorable, un déplacement en solitaire, après le déjeuner, conduit à la réserve ornithologique du lac de Saint-Cyr. L’accès à cette réserve est subordonné au respect de consignes sanitaires placardées dès l’entrée du site.
Les observatoires sont à nouveau accessibles suivant les mêmes préconisations. Le port obligatoire du masque complique l’observation du plan d’eau où se retrouvent plusieurs espèces d’oiseaux : sternes, colverts, vanneaux, grèbes, chevaliers.
Le long des chemins reliant les cabanes, des plantes attirent l’attention : orchis, ophrys et euphorbes notamment.
Le dimanche suivant, accompagné de Françoise, le chasseur d’images profite de l’ouverture au public de la réserve dans la cadre de la fête des oiseaux. Accueilli par des bénévoles de la LPO, le couple masqué parcourra le circuit balisé entre les trois observatoires.
Des gravelots adultes et juvéniles seront alors repérés.
Le 22 mai, à l’invitation de la section Nature, l’après-midi est passée à la réserve du Pinail à Vouneuil-sur-Vienne. Un défi biodiversité y est organisé par Gérépi, l’association gérant la réserve. Le 6 juin, le sentier de découverte y sera de nouveau parcouru avec Françoise. Libellules et grenouilles y seront observées animant la surface des trous d’eau couverts de nombreux nénuphars.
Le 24 mai, après les trois sorties hors les murs de Châtellerault, de la semaine passée, une promenade dans le quartier de la résidence est au programme de l’après-midi. Le site de la Manu est parcouru lentement du fait d’averses imposant au promeneur de se mettre à l’abri dans un recoin près du canal. Un merle et un rouge-gorge s’accommodent de cette pluie en poursuivant leur quête de nourriture.
Le lendemain, près du cinéma Les 400 coups, la pelouse non tondue offre quelques plantes intéressantes à l’observation : pavot, oxalis, orpin et achillée.
Le 29 mai, en partenariat avec la Maison pour Tous, une opération « Sauvages de ma rue » accueille une douzaine de personnes autour de Max Poisay. Sont parcourus les bords de Vienne entre les ponts Henri IV et Camille de Hogues. L’identification des plantes est réalisée par le guide avec, si nécessaire, le recours à l’application i-Naturalist pour confirmation.
Le dimanche 30 mai, une promenade au jardin public de Chauvigny agrémente le milieu d’après-midi. Outre la cité médiévale, des végétaux et oiseaux sont également photographiés. Cette sortie digestive suit un déjeuner dans un restaurant de Valdivienne, à l’occasion de la fête des Mères, avec un strict respect des mesures de sécurité sanitaire : tables éloignées, personnel masqué, QR-code affiché, accès restreint à la salle, feuillets de recueil des coordonnées sur les tables.
Le mercredi 9 juin 2021 ouvre la troisième étape du déconfinement et le début d’une autre histoire.
Denis Lemaître