A la mi-janvier, la préfète de la Vienne proroge jusqu’au 15 février 2021 inclus l’arrêté portant obligation du port du masque pour toute personne de onze ans et plus sur l’ensemble du territoire départemental, à l’exception des espaces non urbanisés. Une semaine plus tard, le port du masque artisanal en tissu est déconseillé. Pour le chasseur d’images, les masques bleus chirurgicaux remplacent ceux cousus par l’épouse, aux couleurs plus chatoyantes. Le 8 février, les masques en tissu seront interdits dans les établissements scolaires.
Au début de l’année 2021, quittant la rive orientale de la Vienne aux environs du site de la Manu quasi-désertés consécutivement à une forte montée des eaux (le 13 janvier, un cormoran assure seul la garde sur le terre-plein central Edf), le photographe amateur, toujours masqué, rejoint la rive gauche de la Vienne en prenant la direction du Nord.
Depuis le quai Alsace-Lorraine, il inspecte la rive occidentale de l’île Cognet avant de parcourir le pré de l’Assesseur et d’emprunter la promenade des Acadiens jusqu’à l’ancien pont de chemin de fer de Loudun. Sa déambulation sur la piste cyclable lui offre des vues sur l’arrière des maisons bordant la rue d’Antran et sur la rive ouest de l’île Sainte-Catherine.
En aval du pont Henri IV, outre une bergeronnette grise, les colverts occupent en nombre la rive alors abandonnée par les pêcheurs. Une nette rousse, un fuligule et un canard domestique les accompagnent. Profitant de l’absence des kayakistes, les canards s’efforcent d’animer le plan d’eau aménagé et ses abords immédiats. La nuit, ils sont relevés par des castors d’Europe qui marquent leur présence sur les arbres de l’île Cognet. La submersion des lieux, au début du mois de février, les dérangera dans leur œuvre.
Dans le pré de l’Assesseur, aux tables de pique-nique occupées par les maîtres de quelques chiens s’y défoulant sans laisse, une observation attentive des buissons bordant le mur du garage Toyota, lui permet de repérer un accenteur mouchet, un roitelet triple-bandeau, un troglodyte mignon, un rouge-gorge et une mésange charbonnière.
Plus au nord, l’île Sainte-Catherine paraît plus calme. Un héron cendré y est toutefois repéré le 10 janvier, tandis qu’une dizaine de cormorans occupent la cime d’un arbre à l’extrémité sud de l’île. Au milieu du mois de janvier, certains prendront le soleil sur une petite plage rocailleuse.
Au même niveau, dans les jardins jouxtant les maisons de la rue d’Antran, trois mangeoires attirent de nombreux passereaux : moineaux, mésanges, pinsons des arbres. Leurs faits et gestes sont dangereusement surveillés par un chat.
De tels dispositifs existent également à la résidence du photographe et dans les jardins voisins avec les mêmes conséquences. Merles noirs et étourneaux participent alors au festin.
Au milieu du mois de janvier, quelques sorties au Lac et à la forêt domaniale apportent son lot de surprises avec quelques habitués des sous-bois : geais des chênes, pics épeiches, grimpereaux, sittelles torchepots et roitelets.
Des chevreuils se montreront aux yeux du chasseur d’images lors du premier dimanche de février.
Une mare, au nord du lac, connaît une belle activité en offrant aux chardonnerets, mésanges et fauvettes les possibilités de se désaltérer et se baigner. Des verdiers et des pinsons des arbres les y rejoindront le 7 février.
Au cours de la dernière semaine de janvier, un nouveau phénomène est constaté sur le site de la Manu. Le jardin du directeur et les abords du canal sont envahis par les lycéens de Berthelot qui, interdits d’activités physiques à l’intérieur, viennent, pour certains, y courir. Leurs déplacements bruyants gênent l’observations des oiseaux en bordure des plans d’eau. Le 3 février, une brusque montée des eaux mettra momentanément un arrêt à cette nouvelle pratique.
Après avoir, un temps, retrouvé leur poste favori au milieu de la confluence de l’Envigne avec la Vienne, les martins-pêcheurs se font à nouveau discrets. Au contraire, les colverts, privés du terre-plein central de l’usine Edf submergé, occupent en force les lieux. Des oies et d’autres canards (mandarins) se joignent à eux.
Les colverts rejoignent parfois précipitamment les berges à la suite de mouvements menaçants en profondeur de gros poissons (silures). Cette fuite est ponctuée du coin-coin des femelles. Le 26 janvier, un écureuil gambade dans la prairie au sud de L’Envigne.
Le mois de janvier se termine avec le report inattendu d’un nouveau reconfinement serré ou hybride.
Denis Lemaître